Qu’est-ce que la violence conjugale
La violence conjugale peut survenir dans tous les types de relations de couples, de relations amoureuses ou intimes, voire même au sein de simples fréquentations. L’âge n’a pas d’importance tout comme la durée de la relation et le niveau d’engagement des partenaires. C’est une série d’actes répétitifs, qui devient au fil du temps; un cycle. C’est un ensemble de moyens choisis pour dominer l’autre et affirmer son pouvoir.
La personne au comportement violent veut contrôler, abuser ou même faire agir l’autre contre son gré, afin de l’obliger à se conformer ou à obéir à ses propres désirs. Ces comportements sont appris et celui ou celle qui l’exerce en est le seul responsable.
C’est encore aujourd’hui un phénomène social qui affecte davantage les femmes. En effet, selon l’Institut national de santé du Québec, « …en 2015 les auteurs présumés de violence conjugale étaient des hommes 8 fois sur 10 (80 %)».
Source: DUC 2 – MSP
Les conséquences de la violence conjugale
Chez les femmes
La violence conjugale affecte profondément ses victimes. Souvent les femmes qui consultent en maison d’hébergement se sentent déprimées, confuses. Elles imaginent rarement qu’elles sont victimes de violence conjugale et hésitent souvent à parler de ce qu’elle vivent. Elle se sentent généralement responsables, coupables et honteuses.
Ces femmes manifestent souvent des symptômes comme:
- L’anxiété, dépression, idées suicidaires;
- La perte d’estime ou de confiance en soi;
- La peur constante:
- La difficulté à s’affirmer;
- Des comportements agressifs de plus en plus fréquents qui ne leur ressemblent pas;
- Un recours croissant aux médicaments, à l’alcool, à la drogue ou au jeu.
- Ulcères, maux de tête, maux de dos, hypertension;
- Insomnie, cauchemars, perte d’appétit.
La femme victime de violence est souvent victime de conséquences économiques et sociales particulières comme la perte d’un emploi, un déménagement, l’isolement ou la peur d’être seule.
Chez les enfants
La violence conjugale vécu au sein d’une famille est généralement identifiée et traitée en tant que violence indirecte chez les enfants. Toutefois, il est fréquent qu’elle soit directement exercé sur eux autant au niveau psychologique, physique que sexuelle. Il est d’ailleurs primordial de considérer l’impact de l’insécurité physique et psychologique sur leur développement.
Les enfants peuvent développer:
- De l’opposition face à l’autorité du parent victime pour se protéger du parent agresseur.
- La peur pour sa vie ou celle des autres membres de la famille
- Des difficultés scolaires et ou sociales
- Des difficultés en lien avec la confiance et l’estime de soi
- Risque de recevoir des diagnostics qui ne tiennent pas compte de leur situation
- La peur de reproduire les gestes du parent violent, particulièrement pour les garçons.
Il arrive fréquemment que les enfants soit obligé de retourner chez le parent agresseur. Ce qui allourdi les traumatismes déjà existants.
Reconnaître les signes
Quels sont-ils?
- Parle moins, plus discrète dans ses propos
- Perte de confiance en soi;
- Difficultés à dormir et ou s’alimenter;
- Anxiété qui n’était pas présente auparavant;
- Refuse des sorties qui lui plaisait auparavant;
- Des marques ou des bleus à répétitions sur le visage ou le corps ou des blessures fréquentes;
- Modification de la tenue vestimentaire et façon de se maquiller;
- Déni.
Les différences entres les types de violences
Psychologique
La violence psychologique se traduit par une série d’attitudes et de propos méprisants, humiliants.
Par exemple, le/la conjoint.e:
- Dénigre les capacités intellectuelles de sa compagne ou lui reproche d’avoir peu de talents sexuels.
- Critique sa manière d’éduquer leurs enfants ou de cuisiner.
- Lui en veut de travailler à l’extérieur.
- Nie toute sa façon d’être, lui fait perdre sa confiance et son estime de soi.
Exemples de phrases entendues:
- « T’es ben chanceuse de m’avoir, y’a pas un autre homme qui voudrait de toi! »
- « T’es pas capable d’élever les enfants comme du monde! »
Verbale
La violence verbale s’entend: des éclats de voix, des cris, des hurlements. Ou au contraire, elle est chuchotée.
L’agresseur baissera le ton et prendra une voix suave quand quelque chose ne lui convient pas, quand il veut voir sa conjointe obtempérer à son désir. Elle reconnaîtra bien vite cette tonalité dangereuse.
Par exemple, le/la conjoint.e peut menacer de:
- Vous enlever les enfants ou de faire en sorte que vous ne les voyiez plus.
- Se suicider , il ne peut vivre sans vous.
- Ne pas payer de pension alimentaire ou de vous faire la vie dure.
- Vous tuer ou de vous blesser, ou la même chose à propos des enfants ou d’un membre de la famille, les animaux, les amis.
Sexuelle
La violence sexuelle ou l’agression sexuelle sont des actes agressants non consensuels qui compromettent l’intégrité sexuelle de la victime.Il peut s’agir d ‘un viol, du fait d’exiger une relation sexuelle de façon dégradante pour la victime, de l ‘utilisation d’objets de pénétration et de toute forme de violence physique infligée à des parties sexuelles du corps ou pendant l’activité sexuelle. Elle peut aussi signifier de priver la femme de relations sexuelles dans le but de la punir.
Exemples de phrases entendues:
- « Chaque fois que je refuse de faire l’amour, il ne me parle pas pendant trois jours! »
- « Aussitôt que les policiers sont partis, il veut faire l’amour! »
Économique
Cette violence comprend le fait de refuser à une femme l’accès aux ressources financières de la famille. Le/la partenaire violent.e peut tout faire pour encourager la femme de quitter son emploi ou ses études, prétextant pouvoir subvenir aux besoins de la famille. Il arrive régulièrement après la séparation qu’elle ne reçoive pas de pension alimentaire ou qu’elle soit la cible de poursuites judiciaires visant à l’épuiser de ses ressources financières.
Exemples de phrases entendues:
- « Je n’ai jamais d’argent, même pas pour me payer un café! »
- « Je suis obligée de lui donner toute ma paie! »
- « Je dois faire un compte-rendu détaillé de ce que j’ai fait avec les vingt dollars qu’il m’a donné. »
Physique
Les actes de violence physique englobent diverses formes de comportements nuisibles, tels que les coups, les gifles, les agressions perpétrées par un partenaire ou une tierce personne, ainsi que toutes les formes de contrainte physique.
Ces comportements incluent également des actes de cruauté tels que:
- Infliger des brûlures
- Lancer des objets
- Priver de soins de santé, de nourriture, de sommeil, etc.
- Contraindre à consommer des drogues ou de l’alcool.
Il est alarmant de constater que 40 % des femmes connaissent leur première expérience de violence physique pendant leur première grossesse.
Sociale
La violence sociale peut se manifester par l’isolement de la femme ou par l’atteinte de son image en l’humiliant en présence d’autres personnes.
Par exemple, le/la conjoint.e:
- Sabote vos relations avec votre famille, vos amis ou vos collègues de travail;
- Vous accuse d’infidélité lorsque vous conversez avec un homme ou de lesbianisme si vous entretenez des amitiés féminines;
- Vous soumet à un interrogatoire intrusif concernant vos déplacements et les personnes avec lesquelles vous communiquez ;
- Vous empêche de travailler, de vous éduquer ou de poursuivre des activités personnelles.
Numérique
La violence numérique, désigne l’utilisation malveillante des technologies de l’information pour causer des préjudices à autrui. Elle peut prendre de nombreuses formes, telles que le harcèlement en ligne, les menaces et la diffusion non consensuelle de contenus intimes.
Par exemple, le/la conjoint.e peut:
- Envoyer des messages textes à répétition, obligeant une réponse immédiate;
- Exiger de la personne qu’elle se prenne en photo pour prouver où elle est réellement;
- Fouiller dans le téléphone, regarder ses conversations;
- Apposer un GPS sur le cellulaire ou sur la voiture pour connaître sa position géographique en tout temps.
Post-séparation
La violence post-séparation réfère aux actes de violence physique, émotionnelle, ou économique qui surviennent après la fin d’une relation intime, tels qu’un mariage ou une cohabitation. Elle vise à maintenir le contrôle ou à punir l’ancien partenaire pour la séparation.
Par exemple, le/la conjoint.e peut:
- Faire de l’aliénation parentale;
- Ne pas respecter les ententes de garde;
- Faire traîner volontairement les procédures judiciaires;
- Créer des conflits d’affiliation parentale;
- Harceler et espionner tous les faits et gestes de la personne;
- Proférer des menaces économiques ou de suicide.
Peu importe le type de violence utilisée, l’intention est toujours le maintien du contrôle.
Suis-je victime de violence conjugale?
Si tu doutes que ce que tu traverses puisse être considéré comme de la violence, tu peux appuyer sur le bouton “Je m’interroge”. Cela te donnera accès à un questionnaire conçu pour t’aider à clarifier la situation.
Comment aider une proche
Vous vous inquiétez pour une femme? Une femme s’est confiée à vous?
Pour devenir un.e bon.ne allié.e, il est essentiel de rester disponible et de surmonter l’impuissance que l’on peut ressentir en tant que proche d’une victime afin d’offrir une écoute non jugeante et réagir de manière appropriée.
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Ressources en violence conjugale
SOS Violence conjugale
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CALAC Trois-Rivières:
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819 373-1232
CAVAC Mauricie
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